Ecole Normale Supérieure de Lyon
Lyon, France
Le campus a été réalisé par René Coulon en 1953 et s’étend sur 2 kilomètres, pour une surface de 90 000 m2. De la même manière que l’organisation des départements a été remanié pour s’inscrire dans une logique d’excellence européenne, le plan d’ensemble a été profondément transformé, en s’accompagnant d’une nouvelle exigence architecturale.
À l’origine, le principe même de ces campus « à l’américaine » est d’être coupé de la ville. Mais ce concept ne paraît plus opérant aujourd’hui et le territoire s’est bâti tout autour. Le nouveau plan d’urbanisme remodèle le fonctionnement du site en l’ouvrant au tramway. Cela a pour corollaire de transformer les arrières d’un ensemble de six bâtiments du département des Sciences et Technologies, en façade avant. Le projet se saisit de la nécessité de les transformer en améliorant de manière spectaculaire leurs performances thermiques (la facture énergétique a été divisée par six).
Ces douze façades bioclimatiques sont constituées par un dispositif venant en avant-plan, qui installe une peau translucide en verre sur la façade. Il crée un espace tampon, fermé en hiver en partie haute par des ventelles mobiles. Il vient en doublement des deux façades les plus exposées de chaque édifice, sans pour autant obérer la qualité d’éclairement des espaces intérieurs. Un jeu de signalétique à grande échelle accentue encore la lisibilité du changement et transforme ces bâtiments en vitrine du nouveau campus.
L’agence Ronald Sirio Architectes mène une réflexion sur les lieux d’apprentissage à des échelles multiples, de la petite enfance aux campus universitaires. Dans ces lieux de transmission de connaissances, véritables incubateurs des générations futures, nous portons une attention particulière à l’interaction dynamique entre l’architecture et ses occupants. Nous concevons des espaces évolutifs, sains, sécurisés et aux colorimétries adaptées favorisant l’innovation et les échanges. Les projets développés, en interaction avec leur environnement, permettent l’étude et l’apprentissage de l’utilisateur.
Le Mouvement moderne a impulsé le culte de la nouveauté. Opérer une rupture était nécessaire au début du XXe siècle, avec l’apparition de matériaux nouveaux, comme le béton, ainsi que de nouvelles techniques de construction. Ronald Sirio Architectes est l’héritier critique de ces évolutions, autant que de la pensée sur la ville développée par les intellectuels italiens des années 1970. C’est à partir de cette vision pacifiée de l’histoire que l’agence aborde les projets de transformation de l’existant, qu’il s’agisse de l’urbanisme et du bâti de la Reconstruction, ou encore du patrimoine plus récent.