Il ne s’agit pas ici de concevoir un objet isolé et singulier du paysage mais une promenade, une continuité piétonne. Le projet trouve sa cohérence dans ses différentes échelles de perceptions : à l’échelle lointaine, il est un repère dans le paysage ; à proximité, il est un chemin davantage qu’un ouvrage de franchissement. L’intérêt de l’objet ne se réduit pas ainsi à son seul usage. Il permet de se relier aux qualités sensibles du paysage, au sentiment d’un territoire commun. Il célèbre l’attention portée aux lieux : les lumières de la ville, la relation au sol, la matérialité et le sentiment d’appartenir à la communauté humaine né de l’espace partagé. La passerelle enjambe la Somme sur 150 mètres, et relie le « nouveau quartier » au site naturel des hortillonnages. La structure est composée d’un caisson mince en acier soutenu par un système haubané, avec des appuis en profilé d’acier de teinte mate. L’ouvrage est habillé d’un béton de fibre de couleur claire, avec un système d’éclairage logé dans la main courante. Les deux cages d’ascenseur sont en béton, avec un bardage réalisé en tôle perforée. Un éclairage intégré produit un effet « lanterne ».